Point dette - 10/05/2022

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

Légère détente sur les marchés obligataires

 

Le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans est monté en séance ce lundi à 3,203%, son plus haut niveau depuis novembre 2018, avant de reculer suite aux déclarations de Raphael Bostic : le Président de la Fed d’Atlanta juge en effet peu probable une hausse des taux de 75 points de base (pb) lors des prochaines réunions de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed). Pour rappel, les rendements de la dette du Trésor ont quasiment doublé depuis début mars, alors que la Réserve Fédérale a commencé à relever son principal taux d’intérêt afin de lutter contre la forte hausse de l’inflation. Ce mercredi, l’Indice américain des prix à la consommation (IPC) sera dévoilé pour le mois d’avril. Les économistes anticipent une légère baisse de l’inflation à 8,1%, contre 8,5% pour mars. En Europe, le rendement obligataire à 10 ans de l’Allemagne, encore négatif en début d’année, a atteint un sommet depuis près de 8 ans à 1,189%. De même, le rendement des obligations italiennes de même échéance a atteint son plus haut niveau depuis novembre 2018 à 3,23%, en raison du renforcement des anticipations de hausses des taux de la Banque Centrale Européenne (BCE) : à l’image de Robert Holzmann, gouverneur de la Banque Nationale d’Autriche, plusieurs responsables ont déclaré que la BCE devrait augmenter ses taux trois fois cette année pour lutter contre l’inflation. L’écart entre les rendements italiens et allemands à 10 ans a atteint 207 pb, son niveau le plus haut depuis mai 2020.

 

Afin de soutenir l’Ukraine, la Commission européenne envisage de procéder à une nouvelle émission obligataire commune, à l’image de ce qui avait été réalisé pour le financement du plan de relance post-pandémique. L’Ukraine devra faire face au cours des 3 prochains mois à un déficit de liquidités estimé à environ 15 Md€ (15,9 Md$). L’Union européenne estime que les Etats-Unis pourraient choisir, lors du prochain G7 (18-20 mai), de combler un tiers de ce besoin de financement ukrainien. La solution envisagée par l’exécutif européen permettrait à l’Ukraine de bénéficier d’un prêt avantageux, aux conditions appliquées à l’UE.

 

Par ailleurs, la banque centrale chinoise (PBoC) s’engage de nouveau à soutenir l’économie, alors que les autorités durcissent les restrictions sanitaires dans les grands centres urbains, à l’image de Pékin et de Shanghai, malgré l’amorce d’une lente décrue de l’épidémie de Covid-19. Face à l’accumulation des risques économiques et financiers (Covid-19, Ukraine, etc.), la Banque populaire de Chine s’est ainsi engagée à maintenir un niveau suffisant de liquidités, tout en surveillant l’inflation et en veillant à garantir la stabilité financière du pays.

 

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