Point Dette - 07/07/20
Les émissions de dettes publiques explosent
En France, les émissions d’obligations souveraines à moyen-long terme ont atteint un volume record sur le premier semestre 2020. Ces émissions visent à répondre aux importants besoins de financement auxquels fait face le Gouvernement, pour lutter contre la crise du coronavirus. Selon Natixis, l’Agence France Trésor (AFT), responsable de la gestion de la dette publique française, a levé sur le marché obligataire près de 170 Md€ au cours des 6 premiers mois de l’année ce qui représente, à titre de comparaison, le volume levé pour l’ensemble de l’année 2013 (les rendements de l’OAT à 10 ans évoluaient alors au-dessus de 2%). Au total, l’Etat devrait émettre près de 260 Md€ d’obligations en 2020 (205 Md€ en 2019), un record historique. Les investisseurs ne s’inquiètent pas de cette forte augmentation des besoins de financement, compte tenu de la politique monétaire ultra accommodante menée, entre autres, par la Banque centrale européenne (BCE). Le plan de soutien monétaire (programme d’achat urgence pandémique de 1350 Md€) permet en effet à l’institution de Francfort d’acheter massivement des obligations souveraines sur le marché secondaire, assurant de fait la liquidité de ces titres et la faiblesse des coûts de la dette publique en Zone euro.
Par ailleurs, au niveau international, selon un rapport de l’agence de notation Fitch ratings, la dégradation des notes de crédits des entreprises devrait connaître une « seconde vague » d’ici la fin de l’année, avec plusieurs centaines de révisions à la baisse attendues. Depuis le début de la pandémie, en mars, l’agence de notation a déjà abaissé les notes de plus de 400 entreprises, soit environ un tiers des sociétés passées en revue pendant cette période. En complément, 260 entreprises ont été placées sous surveillance en vue d’une possible dégradation. Le rapport précise que les secteurs les plus affectés sont également ceux qui ont été
les plus exposés au confinement et à la fermeture des frontières, en particulier le tourisme, les loisirs et le transport, ainsi que l’industrie manufacturière. Le secteur énergétique (pétrole et gaz) est également touché sous l’effet combiné de chute des prix et de la demande.
Fitch affirme que ce mouvement, déjà d’une ampleur historique, devrait se poursuivre dans une moindre mesure au cours des prochains mois. Au-delà des effets de l’incertitude sanitaire sur la confiance des ménages et entreprises, le rapport souligne les données historiques : dans le passé, plus de la moitié des sociétés placées sous surveillance ont vu leur note dégradée dans les 12 mois suivants. L’agence de notation estime que cette perspective défavorable pourrait cette fois concerner près de 80% des entreprises dans cette situation.
Retrouvez le point complet ici : Point Dette Arkéa 07_07_2020