Point dette - 29/06/2021

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

Les prix immobiliers flambent

 

Conséquence de la pandémie, les prix de l’immobilier flambent partout sur la planète. Les politiques monétaires accommodantes ont conduit à des taux bas et à une abondance de liquidité. Ces déterminants ont permis une réorientation de l’épargne des ménages vers l’immobilier. La progression des prix sur un an est supérieure à 10% dans de nombreuses économies avancées (Suède, Danemark, Pays-Bas, Etats-Unis, Canada, Corée du Sud). Ce mardi, la publication de l’indice américain Case  Shiller était attendue. Les prix des maisons aux Etats-Unis ont été en hausse annuelle de 14,6% en avril (contre 13,3% en mars). Elle constitue la plus forte augmentation depuis 2005. Phoenix, San Diego et Seattle ont enregistré les gains les plus élevés d’une année à l’autre (plus de 20%). Cette forte augmentation des prix inquiète car elle accroît les inégalités selon l’OCDE. Le coût du logement absorbe une part croissante du revenu des ménages, au détriment d’autres postes fondamentaux comme la santé. En 2015, il accaparait 31 % de leurs revenus, contre 26 % en 2005 selon l’OCDE. Il en résulte l’éviction du marché d’une part croissante de la population.

 

Le dynamisme global du marché immobilier, en pleine pandémie, aura dans un premier temps rassuré les acteurs du marché. Selon Luiz De Mello, économiste à l’OCDE, un marché immobilier actif est nécessaire pour reconstruire un tissu productif. Il a souvent été stimulé par des décisions politiques de baisses des taxes sur les transactions immobilières (Royaume-Uni, Australie, Pays-Bas), car les obstacles à la mobilité deviennent un frein au rebond des économies. La pandémie et l’institutionnalisation du télétravail auront également eu pour effet de dynamiser les territoires. Les plus fortes progressions n’ont pas lieu dans les capitales, mais en banlieue, dans les villes de taille moyenne et à la campagne. La semaine dernière, la Banque centrale norvégienne indiquait que la ville d’Oslo avait perdu des habitants, pour la première fois depuis 20 ans.

 

Une des conclusions du rapport est de stimuler l’investissement public dans ce secteur car il a diminué de moitié depuis 20 ans et constitue un enjeu majeur pour lutter contre le dérèglement climatique, alors que 80 % du parc de logements dans l’Union européenne a été construit avant 1990. Selon l’OCDE, le secteur résidentiel représente 17 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, 37 % des émissions de particules fines.

 

 

Retrouvez le point complet et les indicateurs de taux ici : 20210629 PmeDette_Arkea