Point dette - 27/10/2020
La BCE face à la deuxième vague
Alors que l’Europe durcit ses mesures de prévention pour répondre à la propagation de l’épidémie, cette semaine les regards vont également se tourner vers la Banque centrale européenne (BCE). Si aucune mesure concrète n’est attendue lors de la réunion de ce jeudi, la BCE devrait acter la dégradation de la conjoncture économique et considérer que la balance des risques est clairement orientée à la baisse. Dans ce contexte, le Conseil des Gouverneurs devrait, une nouvelle fois, se déclarer prêt à des mesures supplémentaires, si nécessaire, en particulier si les risques identifiés sur les perspectives de croissance de l’activité, mais sur l’inflation, devaient se matérialiser d’ici leur prochaine réunion, qui sera la dernière de cette année 2020. La Présidente de la BCE, Christine Lagarde, l’a reconnu indirectement en indiquant que la résurgence de la pandémie plus tôt qu’anticipée par les scientifiques n’est pas de bon augure pointant des « risques clairs » pour l’économie.
Sur le front sanitaire, les dernières nouvelles inquiètent de plus en plus les investisseurs et pèsent sur le sentiment de marché. La France se prépare à un probable resserrement des mesures de couvre-feu déjà en vigueur dans de nombreuses régions et pourrait même aller plus loin, deux conseils de défense se tiendront ce mardi et mercredi. A l’issue du premier, le Premier ministre Jean Castex consultera les forces politiques, les Présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, les Présidents de groupes parlementaires, les Chefs de partis, les Présidents d’associations d’élus, et les partenaires sociaux. L’Irlande et le Pays de Galles avaient été les premiers à reconfiner, mais aucun grand pays européen n’avait suivi, ce qui devrait changer sous peu. Les confinements à venir seront probablement différents de ceux du printemps, en tout cas dans un premier temps, de quoi susciter des craintes pour l’avenir proche.
Ainsi, les rendements des obligations souveraines sont de nouveau orientés à la baisse cette semaine en Zone euro. Le contexte sanitaire et l’approche des décisions de la BCE incitent les investisseurs obligataires à la prudence. Ce mardi, le taux du Bund allemand à 10 ans est passé sous -0,60%, tandis que celui de l’OAT française de même échéance évolue autour de -0,32%.