Point dette - 26/07/2022

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

La pression sur les taux se poursuit

 

Sur le marché des taux, le rendez-vous de la semaine est la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) ce mardi et mercredi. Cette dernière devrait encore augmenter ses taux directeurs de 75 points de base (pb), les amenant ainsi dans la fourchette [2,25% – 2,50%]. Face aux derniers indicateurs économique, globalement défavorables, et aux signes de retournement de l’inflation dans les enquêtes de S&P Global, les membres de la Fed étant « data dependent », la hausse des taux directeurs ne devrait pas être de 100 pb, comme anticipé par le marché courant juin. Les craintes de récession restent en effet très présentes. Des économistes interrogés par Reuters estiment que le pays a une probabilité de 40% d’entrer en récession l’année prochaine et 50% dans les deux ans, contre une précédente estimation à 25% et 40% en juin. Selon ce même sondage, la majorité pense que la Fed va ralentir son resserrement monétaire en septembre, en augmentant de 50 pb ses taux d’intérêt, puis de 25 pb en novembre et décembre. En parallèle, sur les marchés, la courbe des taux américains est toujours inversée (le rendement à 2 ans est supérieur à celui à 10 ans), signe souvent annonciateur d’une récession à venir dans les prochains mois. Enfin, l’activité du secteur privé s’est contractée en juillet pour la première fois depuis presque deux ans, avec un indice PMI à 47,5 après 52,3 en juin (50 représente la limite entre croissance et contraction). En excluant les mois de confinement liés à la pandémie, l’indice composite atteint son plus bas depuis 2009. La semaine dernière, la Banque centrale européenne a commencé (BCE) son resserrement monétaire pour la première fois depuis 2011, en augmentant de 50 pb ses taux directeurs, soit 25 de plus qu’attendu. La BCE sort ainsi du territoire des taux négatifs, le taux de dépôt passant à 0%, le taux de refinancement à 0,50% et la facilité de prêt marginal à 0,75%. Le rythme des prochaines hausses sera décidé réunion par réunion, en fonction des données économiques disponibles (« data dependent ») selon les déclarations de plusieurs membres de la BCE. Par ailleurs, la banque centrale a annoncé la mise en place de son outil anti-fragmentation (Transmission protection instrument, TPI). Ce dernier, décidé à l’unanimité, sera activé à la discrétion du Conseil des gouverneurs et pourra « allez loin ». Sur les marchés obligataires, les rendements souverains européens sont orientés en nette baisse depuis la mi-juin, malgré le resserrement monétaire plus fort qu’anticipé. Les marchés intègrent l’annonce de l’outil antifragmentation mais également les craintes de récession en Zone euro. Selon les indices PMI de S&P Global, l’activité en Zone euro s’est contractée en juillet. En Allemagne, les craintes d’une pénurie de gaz et la pression sur les prix de l’énergie ont de nouveau contribué à la dégradation du climat des affaires en juillet, tombant à 88,6, un plus bas depuis plus de deux ans. Ainsi, depuis le pic de la mi-juin, le rendement de l’OAT française à 10 ans recule de plus de 80 points de base (pb), pour évoluer ce mardi autour de 1,55%. En parallèle, le Bund allemand de même échéance enregistre un recul équivalent (sous les 1%) à son plus bas niveau depuis fin mai.

 

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