Point dette - 25/05/2021
Appaisement des tensions inflationnistes ?
La thématique économique autour de l’inflation devrait rester le principal « market mover » sur les marchés à court terme. Cette semaine, les investisseurs devraient ainsi de nouveau focaliser leur attention sur les données concernant le moral des consommateurs et surtout leurs anticipations d’inflation. Le rapport du Bureau l’analyse economique (BEA), vendredi, sur la consommation et le revenu des ménages sera regardé essentiellement au niveau du déflateur de la consommation, l’indice PCE des prix de référence de la Réserve fédérale américaine (Fed). La semaine, dernière la publication des minutes de la Fed a révélé un débat plus vivant qu’escompté au sein du conseil des gouverneurs (FOMC), au sujet de la pertinence d’entamer un resserrement monétaire, dans un contexte de rattrapage rapide de l’économie. Pour rappel, la Fed avait maintenu le statu quo au terme de sa réunion du 28 avril dernier, tout en soulignant la vigueur de la reprise économique et l’efficacité de la campagne de vaccination. Le compte rendu de cette réunion précise toutefois : « plusieurs participants ont suggéré que si l’économie continue d’afficher des progrès rapides vers les objectifs, il pourrait être approprié à un moment donné, lors des réunions à venir, de commencer à discuter d’un projet pour ajuster le rythme des achats d’actifs ». Toutefois, la majorité des membres de la Fed martèlent depuis plusieurs semaines que la politique monétaire resterait ultra-accommodante cette année, dans la mesure où la hausse de l’inflation est jugée transitoire et que l’objectif de plein emploi est loin d’être atteint. En conséquence, les tensions sur les taux continuent de retomber, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans évoluant au plus bas depuis deux semaines à 1,58%.
En Zone euro, l’indice composite des directeurs d’achat (indice PMI) a bondi à près de 57 points au mois de mai. Les enquêtes d’activité du mois de mai sont meilleures qu’attendu et augurent d’un deuxième trimestre de croissance enfin retrouvée, après deux trimestres consécutifs de baisse. En parallèle, l’accélération de l’inflation, passée de 1,3% à 1,6% en glissement annuel en avril, a été confirmée. L’inflation sous-jacente se replie de 0,9% à 0,7%. In fine, pas de quoi susciter des inquiétudes quant à un redressement pérenne de l’inflation au-delà des accélérations transitoires essentiellement liées aux effets de base. Par ailleurs, Philip Lane, économiste en Chef de la BCE, a clairement minimisé le risque inflationniste : « l’environnement n’est pas propice et le lien entre la hausse des prix et la réouverture de l’économie mondiale est quasi inexistant ». En dépit de l’accélération de l’inflation totale, liée à des effets de base, et d’enquêtes de plus en plus favorables, le rendement du Bund à 10 ans allemand s’est détendu et évolue autour de -0,16% après avoir touché -0,10% le 18 mai.