Point dette - 24/05/2022

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

Vers la fin des taux négatifs ?

 

Ce lundi, la Présidente Christine Lagarde a confirmé la volonté de la Banque centrale européenne (BCE) d’agir rapidement sur ses taux directeurs. Elle a indiqué que le taux de dépôt, actuellement à -0,5%, devrait quitter le territoire négatif en septembre. Il pourrait augmenter davantage si l’inflation se stabilise à 2% sur le moyen terme, et évoque la possibilité d’une poursuite de la hausse au delà du taux neutre « si l’économie de la Zone euro était en surchauffe ». Suite à ses propos, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a affirmé que des hausses des taux étaient probablement déjà acquises en juillet et en septembre. Ces déclarations sont désormais en ligne avec les anticipations des marchés monétaires qui intègrent des hausses du taux de dépôt de 50 points de base d’ici la réunion de la BCE du 14 septembre et de 100 points de base d’ici la fin de année. Sur le marché obligataire, les déclarations de Christine Lagarde ont ainsi induit un net rebond des taux longs européens. Les rendements à 10 ans de l’OAT française repassent au-dessus de la barre des 1,5% et les Bunds allemands de même échéance ont gagné huit points de base à 1,02%. Au niveau des pays dit « périphériques » de l’Europe, les taux italiens à 10 ans évoluent au-dessus de 3,0% et les Bonos à 2,10%. Dans ce contexte, l’euro a également fortement rebondit se traitant au-delà de 1,07 dollar.

 

La publication de nombreuses enquêtes de confiance en Zone euro a été aussi un moteur à la hausse des taux longs. Le climat des affaires en France comme les données PMI S&P global, qui relatent la confiance des chefs d’entreprise, sont ressorties proches des attentes, bien qu’en léger ralentissement par rapport au mois d’avril. En Allemagne, ces mêmes enquêtes ont même surpris positivement (Ifo). Ces bonnes nouvelles, dans un contexte de crainte de ralentissement brutal de l’économie mondiale, rassurent et renforcent la volonté de la BCE d’agir vite à la hausse sur ses taux directeurs. En effet, il lui sera beaucoup plus difficile d’intervenir si la croissance se retourne. Cette situation semble déjà se matérialiser au Royaume-Uni où le net ralentissement de l’activité fait craindre une récession alors que les pressions inflationnistes s’intensifient. Selon l’enquête PMI, l’indice composite a reculé à 51,8 en mai, son plus bas niveau depuis février 2021, après 58,2 en avril et contre 56,5 attendu. Celui des services baisse à 51,8 après 58,9 alors que celui de l’industrie manufacturière recule à 54,6, au plus bas depuis janvier 2021, après 55,8. Le degré de confiance des professionnels des services est tombé à son plus bas niveau depuis mai 2020, lors du premier confinement face à la pandémie de COVID-19. Selon l’enquête, les chefs d’entreprises citent l’attitude de plus en plus prudente des ménages et des clients professionnels, liée à la crise du coût de la vie, au Brexit, à la hausse des taux d’intérêt, aux confinements en Chine et à la guerre en Ukraine.

 

Retrouvez le point complet et les indicateurs de taux ici : 20220524 Flash Taux CM Arkéa