Point dette - 24/03/2021

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

La hausse des taux marque une pause 

 

Les rendements obligataires des principales économies de la Zone euro ont sensiblement diminué en début de semaine. A 10 ans, celui de la dette française est proche de -0,1%, alors qu’il avoisinait 0% jeudi dernier. Ce recul d’environ 10 points de base est également constaté en Allemagne, en Italie et en Espagne.

 

La première explication de ce retournement est la dégradation de la situation sanitaire européenne. En effet, la France s’est enpartie reconfinée et l’Allemagne qui avait mis en place un déconfinement progressif a arrêté ce processus au moins jusqu’au 18 avril, et sera alors confiné depuis cinq mois. Dans les deux économies, la progression du variant britannique du coronavirus est rapide et met sous tension l’appareil hospitalier. En France, les mesures prises pourraient être renforcées si elles s’avéraient inefficaces selon une déclaration d‘Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique. La seconde vient de l’interventionnisme de la Banque centrale européenne (BCE). L’institution a augmenté de près de 50% ses achats d’obligations liés au plan d’urgence pandémique (PEPP) sur les marchés la semaine dernière (21 Md€ contre 14 la semaine précédente), mettant ainsi en application sa promesse d’accélérer l’utilisation des 1 850 Md€ prévus pour faire baisser les coûts d’emprunts., les achats globaux de la BCE ont atteint 28 Md€, 48% de plus que la semaine précédente et le montant le plus élevé enregistré depuis le 4 décembre.

 

Aux Etats-Unis jeudi 18 mars, la Réserve fédérale a confirmé s’attendre à une nette accélération de la croissance et de l’inflation cette année, tout en répétant qu’elle maintiendrait des taux d’intérêt proches de zéro pendant plusieurs années encore. La Fed prévoit désormais une croissance de son PIB de 6,5%, ce qui serait la meilleure performance enregistrée depuis 1984, et un recul du taux de chômage à 4,5%. En décembre, la Fed prévoyait une expansion de 4,2% et un taux de chômage à 5%. Une telle révision favorable est historique. La décision de la Fed est dès lors difficile à justifier. Pour gagner du temps, Jerome Powell a déclaré que les futurs
ajustements de politique monétaire devront toutefois s’appuyer sur des chiffres et non sur des prévisions.

 

Retrouvez le point complet et les indicateurs de taux ici : Point Dette Arkéa 24_03_2021