Point dette - 22/09/2020

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

Le risque populiste recule en Italie

 

En Italie, les rendements de la dette souveraine sont tombés à un plus bas depuis 11 mois et se rapprochent de niveaux historiquement bas, allégés par la baisse du risque politique italien après les élections régionales des 20-21 septembre. De plus, les obligations italiennes bénéficient tendanciellement du renforcement de l’intégration européenne, avec l’adoption historique du plan européen de relance (750 Md€), qui favorise un resserrement des écarts de taux entre les pays de la Zone euro.

 

En effet, les élections régionales n’ont pas permis à l’opposition de Matteo Salvini (Ligue, extrême droite) d’écraser, comme il l’espérait, la coalition gouvernementale entre le Mouvement 5 étoiles (gauche populiste) et le Parti Démocrate (centre gauche). L’Union de centre gauche, menée par le Premier ministre Giuseppe Conte, conserve ainsi 3 régions sur 7, concédant seulement 1 région à l’Union de la droite, qui espérait en conquérir 3. En particulier, le Parti de Matteo Salvini échoue en Toscane, bastion historique de la gauche italienne. La coalition gouvernementale repousse ainsi le risque populiste et ressort consolidée de ce scrutin, malgré les vents contraires exceptionnels liés à la crise sanitaire, aidée sans doute par la solidarité historique dont a finalement fait preuve l’Union
européenne (UE). Dans ce contexte, le rendement des obligations italiennes à 10 ans a chuté de 14 points de base sur une semaine et s’établit autour de 0,86%, renouant pour la première fois avec ses niveaux de l’automne 2019. De plus, l’écart de rendement avec les obligations allemandes de même échéance se resserre fortement (environ 138 points de base) et retrouve son niveau pré-Covid19. De son côté, le Bund allemand à 10 ans évolue ce mardi autour de -0,51% tandis que l’OAT française fluctue aux environs de -0,24%.

 

La Banque centrale européenne (BCE) annonce ce mardi sa première mesure concrète de politique monétaire « verte ». Dès le 1er janvier 2021, l’autorité monétaire acceptera, en tant que collatéral, les obligations liées à des objectifs de durabilité écologique ou sociale, tels que définis par les règles de l’UE et de l’ONU. Ces objectifs concernent la lutte contre la pauvreté et contre le changement climatique. Les « green bonds » seront également introduites dans les programmes d’achat d’actifs de la BCE, élargissant de nouveau le périmètre des actifs éligibles à son Quantitative easing. Cette décision symbolique constitue la première pierre de la nouvelle stratégie verte annoncée par la Présidente Christine Lagarde lors de sa prise de fonction à l’automne 2019. Pour rappel, une activité est considérée comme écologiquement durable si elle apporte une «contribution substantielle» à la protection de l’eau, la transition vers une économie circulaire, la prévention de la pollution et la protection de la biodiversité.

 

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