Point dette - 22/03/2022

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

La rendements obligataires souverains

 

De part et d’autre de l’Atlantique, les rendements obligataires souverains ont connu une nouvelle poussée en ce début de semaine en raison de : (i) un discours plus « faucon » du Président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell, (ii) une inflation record sur les prix à la production en Allemagne (+26% sur un an), et cela avant l’impact de la guerre en Ukraine, et (iii) un nouveau rebond du pétrole. Les T-Bonds américains à 10 ans ont dépassé 2,35%, tandis que les taux à 2 ans montent aussi au-dessus de 2,15%, un plus haut depuis mai 2019. Sur le marché obligataire européen, le Bund allemand à 10 ans a gagné 13 points de base à 0,50%, et le taux de l’OAT se dirige vers les 1%, un niveau plus observé depuis février 2018.

 

Les marchés ont donc réagi négativement à la publication ce lundi du discours de Jerome Powell sur le site internet de la Fed, même s’il a apporté peu d’éléments nouveaux sur le fond par rapport à la conférence de presse de mercredi dernier. Toutefois, après avoir procédé il y quelques jours à sa première hausse de taux depuis 2018, la Fed pourrait, si besoin, décider d’agir de façon plus agressive pour contrer une accélération durable de l’inflation. Selon son Président, la banque centrale est ainsi prête à augmenter les Fed funds suffisamment haut pour ralentir délibérément l’économie. Ces commentaires amènent certains investisseurs à estimer que la banque centrale américaine pourrait procéder à une hausse de taux de 50 points de base (pb) en mai et en juin. De son côté, Christine Lagarde a estimé que les politiques monétaires de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Réserve fédérale devraient diverger et se désynchroniser dans un futur proche. Selon, la Présidente de la BCE, l’accélération de l’inflation, conjuguée à une hausse des prix des denrées alimentaires, impacteront lourdement le pouvoir d’achat des ménages. Pour autant, l’économie de la Zone euro ne montre pas de signaux de « stagnation ». Dans un scénario de prévisions dit « sévère », si la guerre se prolonge et qu’elle est marquée par de lourdes répercussions sur les approvisionnements en énergie par exemple, la croissance tombera à 2,3% cette année ainsi qu’en 2023, et à 1,9% en 2024. Avec la guerre russo-ukrainienne, l’Europe devra accélérer la transition écologique de son économie afin de réduire sa dépendance à l’égard des énergies en provenance de Russie, premier fournisseur de gaz naturel de l’UE.

 

Le pétrole retrouve de l’élan en ce début de semaine, toujours soutenu par les craintes autour de l’offre. L’attaque des rebelles yéménites Houthis sur des installations pétrolières saoudiennes, l’impasse des pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine et les potentielles nouvelles sanctions occidentales contre la Russie poussent de nouveau les cours à la hausse. Après être repassé temporairement sous le seuil de 100$ la semaine dernière, le baril de Brent évolue autour de 115$ ce mardi.

 

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