La BCE restera vigilante 

Cette semaine, le Conseil des Gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) ne devrait pas annoncer de nouvelles mesures après celles annoncées le 10 décembre dernier. Pour rappel, la BCE avait de nouveau assoupli sa politique monétaire en augmentant la taille de son bilan et en apportant de la souplesse au secteur bancaire, afin qu’il assure le financement de l’économie réelle. Toutefois, sa Présidente, Christine Lagarde, devrait indiquer que les risques sur les perspectives économiques ont augmenté et que la Banque centrale reste prête à faire plus encore si cela s’avère nécessaire. En effet, depuis la dernière réunion, et avec le rebond épidémique, le processus de rattrapage économique s’est enrayé en Zone euro. L’hiver s’annonce plus difficile qu’attendu en raison des nouvelles restrictions sanitaires mises en place dans la plupart des Etats membres pour faire face à la recrudescence de l’épidémie. La conjoncture économique ne devrait ainsi pas s’améliorer à court terme et un nouveau recul du PIB de la Zone euro pourrait être attendu au premier trimestre 2021.

De part et d’autre de l’Atlantique, le risque politique a changé de côté. Aux Etats-Unis, le long épisode des élections américaines s’est terminé avec l’élection de Joe Biden, couplé d’une majorité démocrate au Congrès, enlevant les incertitudes associées. J-1 avant l’investiture de Joe Biden, dans une ville de Washington barricadée, les investisseurs se tournent déjà vers Janet Yellen qui sera auditionnée ce mardi par la Commission financière du Sénat, dans le cadre de sa confirmation au poste de Secrétaire au Trésor. Elle aura la charge de défendre le plan de relance de 1 900 Md$ du Président élu. A l’inverse, l’Europe devra faire face à l’incertitude politique en Italie et à l’approche de diverses élections (Pays-Bas, Allemagne) qui pourraient fragiliser l’unité affichée l’année dernière. La succession d’Angela Merkel sera un élément important de l’année, puisque l’actuelle Chancelière a été déterminante pour l’adoption du plan européen de relance. Lors du Congrès du 17 janvier, le centriste Armin Laschet, qui se situe dans la continuité d’Angela Merkel, a été élu à la Présidence de la CDU. Cette victoire le place en bonne position pour lui succéder à la chancellerie, en septembre prochain. En Italie, les députés italiens ont voté la confiance au Gouvernement de Giuseppe Conte, mais le vrai test aura lieu avec un vote au Sénat. Sans les élus d’Italia Viva de Matteo Renzi, le Gouvernement n’a plus la majorité. A ce stade, il est encore trop tôt pour envisager des élections anticipées car Matteo Renzi pourrait revenir dans la coalition au pouvoir si Giuseppe Conte quitte son poste. De plus, en cas d’élections, les sondages indiquent que l’alliance entre la droite de Silvio Berlusconi et les deux partis d’extrême-droite, la Ligue et Fratelli d’Italia, est nettement en tête. Pour le moment, sur le marché obligataire, il n’y a pas de tension sur les rendements de la dette italienne.

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