Point dette - 18/01/2022

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

Pression sur les rendements obligataires 

 

A une semaine de la réunion de politique monétaire de la Reserve fédérale américaine (Fed), de nombreux analystes estiment qu’elle pourrait, comme indiqué dans son compte rendu (« minutes ») de la réunion de décembre, annoncer accélérer la réduction de ses achats de titres sur les marchés et même réduire son bilan en 2022, avant d’entamer également le relèvement de ses taux en mars. Signe que le marché anticipe des annonces plus strictes de la Fed la semaine prochaine, le rendement des bons du Trésor américain à deux ans, le plus sensible à l’évolution des anticipations de marché en matière de taux directeurs, a dépassé 1% pour la première fois depuis février 2020. A dix ans, il a également atteint 1,86% ce mardi, une première depuis janvier 2020. Les rendements européens suivent pour le moment le rythme. L’OAT française à 10 ans a vu son taux dépasser 0,37%, un niveau record depuis mai 2019, tandis qu’en parallèle le Bund allemand de même échéance pourrait repasser en territoire positif, une première depuis avril 2019. Il évolue ce mardi à -0,02%, en hausse de près de 35 points de base depuis le 16 décembre, date de la dernière réunion de la Banque centrale européenne (BCE).

 

Sur le Vieux continent, même si la BCE s’est engagée le mois dernier à continuer à soutenir l’économie, de nombreux investisseurs s’interrogent désormais sur une éventuelle hausse du taux directeur de l’institution d’ici décembre prochain. Selon François Villeroy de Galhau, membre du Conseil des gouverneurs de l’institution et le gouverneur de la Banque de France, la Banque centrale adaptera au plus vite sa politique monétaire si le niveau de l’inflation restait élevé plus longtemps que prévu. Toutefois, il a ajouté que l’inflation française, qui a atteint son plus haut niveau depuis 13 ans en décembre, devrait progressivement refluer dans les prochains mois pour revenir sous 2% d’ici fin 2022. Au Japon, la Banque centrale (BoJ) a relevé ce mardi sa prévision pour l’inflation pour l’exercice fiscal débutant en avril prochain et noté le risque accru que la récente hausse des prix s’étende au-delà des produits de base, mettant en exergue sa conviction que le pays est en train de sortir durablement de la déflation. La banque centrale a relevé sa prévision sur l’inflation de base pour le prochain exercice fiscal à 1,1% (contre une précédente estimation de +0,9%), ainsi que pour le suivant (1,1% contre 1% initialement). Elle a aussi livré une analyse sur l’économie plus optimiste qu’il y a trois mois. La BoJ s’attend à ce que l’économie progresse de 3,8% au cours du prochain exercice fiscal (contre une estimation de +2,9% en octobre dernier). Pourtant, bien que d’autres banques centrales à travers le monde aient commencé à resserrer les mesures de soutien déployées en urgence face à l’impact de la crise sanitaire du coronavirus, la BoJ a mis en exergue sa détermination à maintenir sa politique monétaire ultra-accommodante. Selon elle, l’inflation devrait rester dans les années à venir sous son objectif de 2%. Au-delà de ces commentaires, la BoJ a décidé à l’issue de sa réunion de politique monétaire, jeudi dernier, de maintenir son objectif de taux d’intérêt à court terme à -0,1% et son engagement à encadrer les rendements à long terme autour de zéro.

 

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