Point dette - 14/12/2021

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

Hausse du taux du Livret A 

 

En France, le Ministre de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé ce lundi la hausse, le 1er février prochain, du taux du livret A actuellement à 0,5%. Il s’agira de la première hausse depuis 11 ans, même si le locataire de Bercy n’a pas précisé l’ampleur de cette hausse. Cette décision vise à prendre en compte la forte inflation qui érode les rendements et l’épargne des 55 millions de français qui disposent d’un livret A (80% de la population) : avec une inflation de 2,8% en novembre, le taux de rémunération du Livret A est actuellement négatif en termes réels, autour de -2,3%. L’ampleur de la hausse, qui concernera également le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), sera décidée à la mi-janvier. Toutefois, la formule de calcul du taux du livret A, qui intègre l’inflation semestrielle, suggère actuellement que ce taux pourrait être ramené à 0,8%. Le gouvernement pourrait cependant choisir de s’écarter à la hausse de cette règle technique, en particulier à la veille de l’élection présidentielle, même si les gains directs d’une telle hausse devraient restés modérés pour les épargnants (+16,5 € d’intérêts annuels pour le dépôt moyen de 5 500 €).

 

Par ailleurs, au niveau international, les marchés seront particulièrement soumis cette semaine aux conclusions des réunions de politique monétaire des banques centrales, alors que la majorité des banquiers centraux sont tiraillés entre, d’un côté, la volonté de resserrer leur soutien à l’activité, et de l’autre, la crainte d’une nouvelle dégradation des situations sanitaire et conjoncturelle. En particulier, les investisseurs seront particulièrement attentifs aux déclarations mercredi soir de la
Réserve fédérale américaine (Fed), jeudi de la Banque d’Angleterre (BoE) et de la Banque centrale européenne (BCE), puis vendredi de la Banque du Japon (BoJ). En attendant, les marchés obligataires restent atones depuis une semaine, à l’image du rendement souverain sur l’OAT française à 10 ans, qui se stabilise légèrement sous le seuil de 0%.

 

Les marchés misent actuellement sur l’attentisme de la BCE, qui devrait toutefois réaffirmer sa disposition à agir en cas de besoin. Dans cette optique, un ton trop neutre pourrait en partie être interprété comme trop « hawkish » (conservateur) et donc décevoir les marchés. Du côté des Etats-Unis, l’accélération du tapering (réduction des programmes d’achat d’actifs de 30 Md$ par mois, contre 15 Md$ actuellement) de la Fed demeure le pronostic le plus consensuel sur les marchés, en raison du niveau élevé de l’inflation et du dynamisme du marché du travail américain. Du côté de la BoE, la perspective d’une hausse des taux en décembre semble s’éloigner, face à la nette dégradation au Royaume-Uni du contexte sanitaire, économique et politique

 

Retrouvez le point complet et les indicateurs de taux ici : 20211214 Flash_Taux