Point dette - 13/07/2022

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

Les rendements plient face aux doutes des marchés

 

Les rendements des obligations souveraines de la Zone euro poursuivent leur repli en raison des inquiétudes sur les perspectives économiques, en lien notamment avec les incertitudes liées à l’approvisionnement en gaz du vieux continent, alors que le gazoduc Nord Stream 1 a été temporairement fermé pour maintenance ce lundi.

 

Ces craintes de plus en plus marquées conduisent les investisseurs à réviser à la baisse leurs anticipations relatives à l’inflation et à la capacité de la Banque centrale européenne (BCE) à mener l’ensemble des hausses de taux jusqu’alors attendues par les marchés. Un nombre croissant d’analystes prévoit un resserrement monétaire rapide en 2022 puis un arrêt de la hausse des taux en 2023. Selon Reuters, les marchés anticipent désormais 137 points de base (pb) de hausse des taux de la BCE en 2022 (contre 145 anticipé en fin de semaine dernière) puis environ 40 pb en 2023 (50 précédemment). Ainsi, depuis le pic de la mi-juin, le rendement de l’OAT française à 10 ans recule de plus de 70 points de base (pb), pour évoluer ce mardi autour de 1,65%. En parallèle, le Bund allemand de même échéance enregistre un recul de 60 pb (à 1,15% environ) et touche temporairement son plus bas niveau depuis fin mai, tandis que le BTP italien perd 100 pb, demeurant ainsi au-dessus du seuil symbolique de 3% (à 3,2%). Les écarts de rendement entre les économies de la Zone euro restent élevés, à l’image du spread entre le Bund allemand et le BTP italien (environ 200 pb). Ces différences de coûts de financement reflètent en partie les interrogations concernant le mécanisme « antifragmentation » de la BCE, fortement attaqué avant sa présentation officielle : le très « hawkish » Président de la BundesBank, Joachim Nagel, estime en effet que le soutien de la BCE aux pays périphériques doit passer par le programme Outright Monetary Transactions (OMT), à condition que ces Etats demandent officiellement un renflouement via le mécanisme européen de stabilité (MES). Le gouverneur allemand ajoute que le niveau actuel des spreads est fondamentalement justifié, jusqu’à preuve du contraire. Par ailleurs, en Allemagne, le sentiment des investisseurs s’est nettement dégradé en juillet, selon l’enquête de l’institut ZEW, grevé par un contexte international défavorable (approvisionnement énergétique, crise sanitaire en Chine) et par le durcissement des conditions de financement. L’indice a ainsi reculé à -53,8 (après -28,0 en juin), très en dessous des attentes du marché (-38,3).

 

Ce mercredi, les marchés seront focalisés sur la publication des chiffres de l’inflation américaine pour le mois de juin, qui pourrait inciter la Réserve fédérale américaine à accélérer son resserrement monétaire en cas de nouvelle surprise à la hausse.

 

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