Point dette - 12/10/2021

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

L’ombre de l’inflation plane sur les taux 

 

Sur les marchés obligataires, les rendements souverains poursuivent leur net rebond aux Etats-Unis et en Europe, toujours soutenus par les craintes d’une résurgence de l’inflation et la perspective d’un resserrement monétaire mondial plus marqué qu’anticipé. A noter, malgré la tendance haussière des dernières semaines et une nette dégradation des finances publiques, les taux longs restent globalement à des niveaux très inférieurs à ceux observés aux cours des années 2010.

 

Dans ce contexte, les marchés attendront particulièrement la publication mercredi des chiffres d’inflation du mois de septembre aux Etats-Unis (CPI), même si la Réserve fédérale (Fed) refuse pour le moment de lier l’orientation prochaine de sa politique monétaire à ces derniers chiffres. Les investisseurs misent sur une accélération de la composante sous-jacente (inflation cœur) par rapport au mois précédent (+0,3% en variation mensuelle, après +0,1% en août) et sur une stabilisation de l’inflation globale (+0,3%, comme en août). Au-delà, malgré les discours rassurants des banques centrales, les anticipations d’inflation à moyen terme continue de se renforcer, en particulier aux Etats-Unis, où le swap d’inflation à 5 ans dans 5 ans évolue à son plus haut niveau depuis 2015 (autour de 2,57%, contre environ 2% avant la crise sanitaire). En d’autres termes, les investisseurs anticipent que l’inflation américaine pourrait demeurer très nettement au-dessus de 2% au cours des 10 prochaines années. Les marchés anticipent désormais une première hausse des taux directeurs de la Fed de 25 points de base en septembre 2022 (la semaine dernière, elle était attendue en décembre 2022), en accord avec nos prévisions de septembre.

 

En Zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) continue d’affirmer que les pressions inflationnistes actuelles ne constituent pas une menace pour le maintien d’une politique monétaire accommodante. Ce mardi, le Gouverneur de la Banque de France et membre de la BCE, Hervé Villeroy de Galhau, a rappelé que la Zone euro était davantage menacée à moyen terme par la faiblesse structurelle des prix que par une inflation galopante. Il a notamment affirmé s’attendre à ce que l’inflation repasse significativement sous l’objectif de la BCE dès 2023, appelant cette dernière à conserver la flexibilité dont elle dispose actuellement au terme du plan d’urgence pandémique PEPP, en mars 2022. Du côté des marchés, les anticipations d’inflation se sont renforcées, comme aux Etats-Unis. Néanmoins, les pressions sur les prix y semblent toutefois nettement moins prononcées au regard de ce même swap d’inflation, qui touche également un plus haut de 6 ans (1,82% ce mardi, contre environ 1,3% avant la crise du Covid-19) mais demeure très inférieur à la cible de la Banque centrale européenne (2%). Les taux forward suggèrent toutefois que les investisseurs s’attendent à une première hausse du taux directeur de 10 pb à partir à fin 2022, ce qui ramènerait le taux de dépôt à -0,40%.

 

Retrouvez le point complet et les indicateurs de taux ici : 202101012 Flash_Taux