Point dette - 10/02/2021

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

L’inflation nouveau market mover 

 

La semaine sera calme en termes de publications d’indicateurs économiques aux Etats-Unis. Les regards des investisseurs se porteront essentiellement sur les chiffres d’inflation. En effet, depuis plusieurs semaines les anticipations d’inflation se sont nettement redressées et affectent déjà le marché obligataire américain. Le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans a ainsi atteint ce lundi un pic de 11 mois en séance à 1,20%. Les intervenants anticipent encore un long statu quo de la Réserve fédérale américaine après les chiffres de l’emploi de vendredi, mais plusieurs acteurs du marché pensent que le plan de 1 900 Md$ de Joe Biden
pourrait induire un rebond de l’inflation, obligeant la Banque centrale à intervenir. La Secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a affirmé ce dimanche que « le risque existait », tout en assurant avoir « les outils pour le gérer ». En Europe, c’est le calme plat sur le marché obligataire. Les taux à 10 ans français et allemand sont stables évoluant autour de -0,23% et -0,45%. Toutefois, le rendement du BTP 10 ans italien a chuté de 8 pb ce lundi, à 0,51%, à la suite du ralliement de l’eurosceptique Matteo Salvini au potentiel Gouvernement Mario Draghi. Le rendement italien est ainsi au plus bas de son histoire. De son côté, le Mouvement 5 Etoiles (M5S), premier parti représenté au Parlement italien, va demander à ses membres de se prononcer sur internet sur leur soutien ou non à un gouvernement dirigé par Mario
Draghi.

 

Selon la Présidente de la Banque centrale européenne, l’annulation de la dette Covid-19 est « inenvisageable » et serait « une violation du traité européen qui interdit strictement le financement monétaire des États ». Tous les pays de la Zone euro émergeront de cette crise avec des niveaux de dette élevés mais Christine Lagarde estime « qu’il ne fait aucun doute qu’ils parviendront à la rembourser » indiquant que les investissements réalisés dans des secteurs déterminants pour l’avenir engendreront une croissance plus forte. De plus, elle estime que la reprise économique de l’Union européenne a été retardée mais qu’elle devrait monter en puissance à partir du milieu de l’année 2021. Selon la Présidente de la BCE, avec une politique monétaire déjà très expansionniste, les politiques fiscales de soutien doivent rester élevées dans les prochains mois. Ainsi, elle a exhorté les dirigeants européens à ratifier le plan de relance de 750 Md€. Enfin, du côté de l’utilisation du Plan d’urgence pandémique (PEPP) par la BCE, elle a rappelé que la Banque centrale pouvait encore augmenter son programme d’achat d’actifs, si besoin, mais a assuré que cette enveloppe ne serait pas utilisée dans son intégralité si ce n’était pas nécessaire.

 

Retrouvez le point complet et les indicateurs de taux ici : Point-Dette-Arkéa-10_02_2021