Point dette - 08/06/2021

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

L’impact sur les prix de la transition climatique difficile à prévoir

 

Alors que l’évolution actuelle des prix inquiète, le débat sur leur évolution à moyen terme est ouvert. Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, certains économistes pensent que l’inflation pourrait être en moyenne plus élevée qu’aujourd’hui. D’autres sont convaincus du contraire. Dans une note de la Banque centrale européenne de 2020, il est mentionné que la trajectoire future de l’inflation sera difficile à appréhender. D’un côté, la réduction de la consommation énergétique des bâtiments rénovés ou l’achat de véhicules propres viendront diminuer les coûts des énergies polluantes et alléger la pression sur les prix. De l’autre, la matérialisation de risques physiques (sécheresses, inondations, ouragans,…) renchérira le coût de nombreux produits et entraînera des difficultés  d’approvisionnement. En conséquence, selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le coût des sinistres liés aux catastrophes naturelles pourrait être multiplié par cinq d’ici à trente ans en France. Le pays est pourtant relativement épargné par les scénarios du GIEC. Quoi qu’il en soit, selon Andrew Bailey, le Gouverneur de la Banque d’Angleterre, le coût du changement sera d’autant plus important que sa mise en place sera longue. Il a déclaré qu’une transition désordonnée conduirait à des politiques économiques plus restrictives et tardives, et pourrait aboutir à moins de croissance et plus d’inflation. Selon Christine Lagarde, Présidente de la BCE, une sortie désordonnée aboutirait à plus de volatilité des prix, ainsi qu’à une inflation moyenne plus élevée. Autre signe d’une pression à venir sur les prix, le coût actuel de la tonne de carbone (52 $) ne reflèterait pas encore son véritable impact climatique. Selon le scénario principal retenu par les banques centrales afin de réduire les émissions à zéro d’ici 2050, la tonne de carbone devrait s’échanger contre 160 $, soit plus de 3 fois son prix actuel.

 

La première adjudication d’obligations pour le financement du plan de relance de l’Union européenne (UE) est imminente, selon Niall Bohan, membre de la direction générale du budget de la Commission européenne. Le montant émis cette année devrait atteindre 80 Md€. Au total, l’UE prévoit de lever autour de 800 Md€ par des émissions obligataires pour financer à la fois le plan de relance de 750 Md€ lancé face à la crise du coronavirus et les 90 Md€ du programme SURE d’indemnisation du chômage partiel dans l’Union, lancé en octobre dernier. Jusqu’à 30% du montant total du plan de relance sera levé par le biais d’obligations vertes.

 

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