Point dette - 08/02/2022

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

Pression sur les taux 

 

La semaine dernière, les marchés obligataires ont été soumis à de fortes secousses, les investisseurs anticipant un net revirement de l’orientation mondiale des politiques monétaires cette année. Les rendements à 10 ans américains se sont tendus à 1,96% tandis que le taux à 2 ans dépasse désormais1,33%. Les taux français de même échéance ont clôturé la semaine dernière sur une hausse de près de 30 points de base, l’OAT française évoluant autour de 0,70% ce mardi, au plus haut depuis janvier 2019. Les rendements du Bund allemand à 10 ans (0,26%) gagnent 25 pb : ils étaient encore en territoire négatif une semaine plus tôt. Les pays
du Sud n’échappent pas à cette forte correction : l taux à 10 ans italien évolue autour de 1,85% contre 1,17% le 1er janvier.

 

Ce sentiment a été favorisé par le discours de la Présidente de la Banque centrale européenne (BCE) et la publication des chiffres de l’emploi américain, biens meilleurs qu’anticipé. Christine Lagarde s’est en effet montrée pour la première fois préoccupée par l’inflation en Zone euro et n’a pas explicitement fermé la porte à de potentielles hausses de taux cette année. Face au Parlement européen, la cheffe de l’autorité monétaire a depuis tenté d’atténuer les fortes attentes du marché concernant la future trajectoire de resserrement monétaire, en rappelant qu’un tel resserrement ne pourrait être que graduel. L’absence de détente sur les rendements suggèrent toutefois que ce discours n’a pas porté ses fruits, en raison sans doute des divisions de plus en plus évidente au sein du conseil des gouverneurs de la BCE. Du côté des Etats-Unis, les investisseurs obligataires ont fortement réagi aux très bons chiffres de l’emploi américains, qui renforcent les anticipations de durcissement de la politique monétaire aux Etats-Unis. Désormais, près de 40% des opérateurs s’attendent à une hausse de 50 point de base du taux directeur de la Réserve fédérale américaine (Fed) en mars, ce qui serait une première depuis 2000.

 

D’ici la prochaine réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), le 16 mars, les investisseurs devraient rester nerveux face à l’ensemble des signaux suggérant une accélération du rythme de resserrement des conditions monétaires. Dans cette optique, les investisseurs attendront particulièrement ce jeudi les chiffres de l’inflation américaine pour le mois de janvier. Les marchés anticipent une nouvelle accélération des prix sur un an (+7,3% attendu, après +7,0% en décembre) qui traduirait toutefois un effet de base puisque l’inflation en rythme mensuel est attendue stable (+0,5%, comme en décembre). Au-delà des chiffres d’inflation, la publication d’indicateurs conjoncturels favorables aux Etats-Unis pourrait également entraîner des pics de volatilité au cours des prochaines semaines, à l’image des chiffres de l’emploi de vendredi dernier.

 

Retrouvez le point complet et les indicateurs de taux ici : 20220208 Flash Taux CM Arkéa