Point dette - 06/10/2020
Un mois d’octobre politique
Aux Etats-Unis, Donald Trump a quitté ce lundi l’hôpital et, dès son retour à la Maison Blanche, a retiré son masque appelant les Américains à « sortir » avec prudence, après avoir promis de reprendre bientôt sa campagne électorale. Le Président américain est descendu de l’hélicoptère qui l’a amené du centre médical militaire Walter Reed, a traversé la pelouse en saluant les caméras qui l’attendaient, avant de grimper les marches vers le balcon de sa résidence. Il promet de tout faire pour être en mesure de débattre face à Joe Biden le 15 octobre. De leur côté, les Démocrates critiquent l’imprudence du Président, laquelle offre effectivement un angle d’attaque. L’issue des élections reste une source d’incertitude, surtout s’il y a une contestation des résultats. En parallèle, le Secrétaire du Trésor, Steven Mnuchin, et la Cheffe des Démocrates à la Chambre des représentants Nancy Pelosi ont lancé un nouveau tour de négociations pour tenter de parvenir à un compromis sur un plan de relance budgétaire. Toutefois, il n’y avait pas encore d’éléments concrets suggérant qu’un accord bipartisan était sur le point d’être formalisé. Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait faire évoluer la situation. En effet, le Président Trump insiste pour qu’il y ait un accord, mais à ce stade l’exécutif propose 1 600 Md$, contre un projet à 2 200 Md$ du côté des Démocrates.
En Europe, le sujet du Brexit est en dans sa dernière ligne droite avant la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le 31 décembre 2020. Le dernier cycle de négociations sur les futures relations commerciales entre Londres et Bruxelles, qui s’est déroulé la semaine dernière, aurait été « l’un des plus positifs à ce jour ». Les deux parties seraient proches d’un accord sur les droits réciproques à la sécurité sociale de leurs ressortissants après le Brexit. Toutefois, Michel Barnier a déclaré qu’il restait « beaucoup de questions en suspens ». Le négociateur en Chef européen a cité les aides publiques, les garanties en matière de concurrence équitable, la pêche, les approvisionnements énergétiques et le prix du carbone parmi les points d’achoppement dans ces discussions. Les négociations vont se poursuivre, mais les deux dernières semaines d’octobre apparaissent comme la dernière occasion de parvenir à un accord.
In fine, dans la Zone euro, comme aux Etats-Unis, les rendements obligataires font preuve d’une grande stabilité depuis plusieurs semaines. L’accumulation d’incertitudes politiques et économiques couplées à l’action des grandes Banques centrales capent les rendements obligataires. A titre d’exemple, le taux à 10 ans allemand (Bund), considéré par le marché comme le « taux sans risque », évolue autour de -0,50% depuis le mois d’avril dernier. Cette situation devrait perdurer encore dans les semaines à venir.