Point dette - 06/07/2021

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

Le Baril de Brent vers les 80$

 

Sur le marché obligataire, les courbes des taux européennes et américaines se sont sensiblement aplaties ces dernières semaines, sans toutefois annuler tout le mouvement de pentification intervenu depuis le début de l’année. Après une période d’inquiétude des investisseurs sur la tendance de l’inflation, ils semblent s’être pliés actuellement aux arguments des banquiers centraux qui rappellent que les tensions inflationnistes observées ces derniers mois restent transitoires. Dans ce contexte, le rendement du Bund allemand à 10 ans évolue autour de -0,23% (après un pic à -0,10% le 18 mai et -0,60% début janvier), tandis que le taux américain de même échéance se négocie à 1,42% (contre 1,74% le 31 mars et 0,91% le 1er janvier).

 

La récente hausse du prix du baril de brut, au plus haut depuis novembre 2018, va probablement relancer le débat sur les tensions inflationnistes à très court terme, mais il n’y a sans doute pas de quoi provoquer une brusque remontée des taux dans l’immédiat. Depuis le début de l’année, le prix du baril de Brent a pris environ 25$, passant de 50$ en janvier à 75$ en juin. Avec la reprise économique confirmée, surtout en Chine et aux États-Unis, les deux plus gros consommateurs mondiaux, le risque d’une poursuite de la hausse est présent. Toutefois, la balle est dans le camp des pays producteurs, c’est tout l’enjeu du sommet de l’Opep + qui se tenait depuis vendredi 2 juillet au siège de l’Opep à Genève. Les vingt-trois pays membres du cartel emmené par l’Arabie saoudite et la Russie, n’ont pas réussi à trouver un consensus sur leurs quotas de production de brut à compter du mois d’août. Cette fois, ce n’est pas la traditionnelle rivalité entre Moscou et Ryad qui a fait capoter les négociations mais les Emirats Arabes Unis qui seraient les responsables de l’échec du sommet. Abou Dhabi souhaiterait une révision à la hausse de son volume de production de référence, qui sert de base au calcul de son quota. Les pays producteurs de l’Opep + avaient pourtant un plan sur la table, celui d’augmenter la production de pétrole de 400 000 barils par jour entre août et décembre, voire au-delà. Cette stratégie s’inscrit dans un calendrier visant à rouvrir progressivement le robinet du pétrole après l’avoir coupé de manière très forte au début de la pandémie face à une demande en berne et piloter ainsi en partie les prix de l’or noir. Le marché pourrait être chahuté, avec une baisse potentielle des prix si jamais chaque pays décide de piloter seul sa production, mais le cartel a l’habitude de ces désaccords tandis que les négociations vont se poursuivre d’ici août.

 

 

Retrouvez le point complet et les indicateurs de taux ici : 20210706 PmeDette_Arkea