Point dette - 05/05/2021

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

Sell in May and go away ?

 

Après la réunion de la Réserve fédérale américaine, qui a maintenu sa politique très accommodante la semaine dernière, les résultats exceptionnels des géants technologiques américains (GAFAM) et la présentation du second volet du plan d’investissements de Joe Biden, le mois de mai, connu pour son adage « Sell in May and go away », pourrait manquer de catalyseurs en ce début de mois. A noter toutefois, la diminution récente de l’écart de taux à 10 ans entre la Zone euro et les Etats-Unis.

 

Ces dernières semaines, les rendements obligataires ont progressé dans la Zone euro sans être influencés par leurs homologues américains. En avril, le rendement des treasuries américain à 10 ans a baissé de plus de 10 points de base (pb) et évolue autour de 1,61% ce mardi. A l’inverse, les rendements de même échéance du Bund allemand et de l’OAT française ont pris 10 et 20 pb et se négocient respectivement à – 0,20% et 0,16%. Ce mouvement résulte de l’amélioration des perspectives économiques dans la Zone euro en dépit du recul du PIB premier trimestre (-0,6%). En effet, les indicateurs mensuels les plus récents (à l’instar des indices PMI, cf. hebdo eco du 3 mai), sont prometteurs d’un rebond marqué de l’activité économique dans la Zone euro dès le printemps. L’accélération des programmes de vaccination ont permis une levée plus franche des contraintes sanitaires dans de nombreux pays européens permettant ainsi un net redressement des indicateurs de
confiance des agents économiques.

 

En parallèle, alors que la Fed a réussi à rassurer les investisseurs sur ses intentions, il est légitime de s’interroger sur l’évolution du consensus au sein du Conseil des Gouverneurs de la BCE dans un contexte de reprise plus marquée de l’activité économique et de l’inflation. La BCE tiendra sa prochaine réunion de politique monétaire le 10 juin et plusieurs de ses membres plaident déjà pour une réduction des achats de titres de l’institution. Le vice-Président de l’institution, Luis de Guindos, a indiqué que la BCE pourra commencer à réduire ses mesures de soutien d’urgence lorsque le rythme des vaccinations contre le coronavirus aura atteint un niveau critique en Europe et que le rebond économique accélèrera : « Si, en accélérant la campagne de vaccination, nous parvenons à avoir vacciné 70% de la population adulte européenne d’ici l’été et que l’économie commence à prendre de la vitesse, nous pourrons aussi commencer à penser à sortir progressivement
du mode d’urgence du côté de la politique monétaire ». A ce jour, moins de 30% de la population au sein de l’Union européenne a reçu une première dose de vaccin contre la Covid-19 tandis que les experts estiment qu’il est peu probable d’atteindre 70% de la population entièrement vaccinée d’ici la fin juillet, la date de fin août semblant plus réaliste. Luis de Guindos a également mis en garde contre un maintien trop prolongé des mesures d’assouplissement monétaire de la Banque centrale, estimant que les effets secondaires pourraient être aussi dommageables qu’un retrait trop précoce du soutien monétaire.

 

Retrouvez le point complet et les indicateurs de taux ici : Point Dette Arkéa_05-05-2021