Point dette - 04/03/2021
La BCE hausse le ton
Depuis le début de la semaine, une relative accalmie est revenue sur le marché obligataire. En effet, la récente hausse des rendements des emprunts d’Etat et les inquiétudes des investisseurs concernant un durcissement des politiques des banques centrales, ont conduit les principaux membres de la BCE de rappeler clairement que l’institution disposait des outils nécessaires pour contrer toute hausse non maitrisée des rendements.
En premier lieu, la Présidente de la BCE a ainsi indiqué ce lundi que la Banque centrale empêchera une augmentation prématurée des coûts de financement des entreprises et des ménages dans le contexte de la récession provoquée par la pandémie de coronavirus. En parallèle, François Villeroy de Galhau, l’un des membres du Conseil des gouverneurs de l’institution, a rappelé que la remontée des rendements obligataires observée récemment n’est pas complètement justifiée et que la Banque centrale européenne doit réagir en utilisant la flexibilité prévue par son programme d’achats de titres. Selon lui, dans la mesure où ce resserrement est injustifié, la BCE peut et doit agir en commençant par une flexibilité activité des achats du PEPP. Il a ajouté que la BCE restait prête en cas de besoin à utiliser tous les instruments à sa disposition, y compris en réduisant son taux de dépôt. Il a également dit que l’accélération actuelle de l’inflation était en partie temporaire et que sa signification ne devait pas être exagérée. Enfin, ce mardi, le vice-Président De Guindos a fait savoir que l’institution disposait des outils nécessaires pour contrer toute hausse indésirée des rendements. Dans ce contexte, les chiffres d’inflation dans la Zone euro étaient particulièrement attendus. Pour le mois de février, la hausse des prix est restée stable à 0,9% en rythme annuel, un chiffre en ligne avec le consensus qui n’a pas eu d’impact sur la tendance alors que se profile la réunion de politique monétaire de la BCE le 11 mars prochain.
Dans le détail en Zone euro, les discours répétés des banquiers centraux ont provoqué une détente des rendements obligataires. Le rendement du Bund allemand à dix ans poursuit son repli à -0,33%, soit 9 points en dessous de son pic de jeudi dernier, tandis que celui de l’OAT française de même échéance revient à -0,08% après être passé temporairement en territoire positif la semaine dernière. Au-delà des valeurs « cœurs » de la Zone euro, le BTP italien de même échéance évolue (à 0,70%), soit 25 points audessus de son plus bas historique de mi-février, tandis que le coût de financement du Bono espagnol évolue autour de 0,33%.