Point dette - 03/05/2022

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

La remontée des taux se poursuit

 

Les investisseurs restent nerveux avant la conférence de presse du Président de la Réserve fédérale américaine (Fed) de ce mercredi. Au-delà du rythme des hausses, Jerome Powell répondra à deux interrogations. La première porte sur la tension du marché du travail américain et la seconde sur la réduction du bilan de la Fed. Alors que l’économie américaine est au plein emploi, les entreprises américaines sont largement sous pression. Pour les marchés, la Fed devrait procéder ainsi à une hausse de 50 points de base (pb) de ses taux directeurs en mai. Elle devrait être suivie de deux hausses de taux supplémentaires de 50 pb mi-juin puis fin juillet. Mais, certains investisseurs anticipent désormais des hausses de 75 pb. En parallèle, la Fed devrait annoncer le début de réduction de la taille de son bilan. Son rythme devrait atteindre 95 Md$ d’ici trois mois, une ampleur jamais enregistrée. Dans ce contexte, le rendement de la dette américaine à 10 ans a dépassé la barre symbolique de 3,0% pour la première fois depuis fin 2018, tandis que les anticipations autour de la politique monétaire de la Fed font grimper le dollar auplus haut depuis près de 20 ans face à ses principales monnaies partenaires (indice DXY).

 

En Zone euro, la remontée des rendements obligataires souverains se poursuit. Le rendement à 10 ans de l’OAT française a dépassé 1,50% pour la première fois depuis août 2014. Idem en Allemagne, où le Bund de même échéance est passé au-dessus la barre symbolique de 1%, alors qu’il était encore en territoire négatif au début d’année. Ces rendements sont d’un côté soutenus par l’inflation et la perspective d’accélération des hausses des taux directeurs aux Etats-Unis et en Zone euro, alors que d’un autre côté les perspectives de croissance s’assombrissent. Le PIB de la Zone a ralenti à +0,2% en variation trimestrielle au premier trimestre, après +0,3% au quatrième trimestre 2021, freiné par l’épidémie, les pressions inflationnistes croissantes et les premiers effets de la guerre en Ukraine. La demande intérieure semble avoir plutôt bien résisté tandis que la demande extérieure aurait pesé sur la croissance. Par ailleurs en Zone euro, l’inflation au mois d’avril a atteint un nouveau record de +7,5% sur un an tandis que l’inflation sous-jacente, hors prix des denrées alimentaires et des carburants, est passée de +3,4% à +3,9%. Une situation qui pousse les investisseurs à anticiper un resserrement plus rapide de la politique monétaire de la BCE, misant dorénavant sur trois hausses du taux de dépôt de 25 points de base d’ici la fin de l’année.

 

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