Point dette - 02/11/2021

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

Après la BCE, au tour de la FED 

 

Comme la semaine dernière, les marchés resteront rythmés au cours des prochains jours par les grandes banques centrales, avec en point d’orgue les conclusions de la réunion de Réserve fédérale américaine (Fed) attendues ce mercredi. Son Président, Jerome Powell devrait annoncer le calendrier du tapering (réduction des achats d’actifs) même si le marché du travail n’a pas retrouvé son niveau d’avant crise. Cette réduction devrait être progressive, de 15 Md$ en décembre contre 120 Md$ actuellement, pour se terminer à la mi-2022. Malgré un scénario d’inflation « temporaire » retenu par la majorité des membres de la Fed, la probabilité estimée par les marchés d’une hausse des taux directeurs en juin 2022 atteint désormais 60%, contre près de 16% il y a encore un mois. Outre-Manche, la Banque d’Angleterre, comme l’anticipent les marchés, devrait relever jeudi ses taux directeurs de 15 points de base face à l’accélération des pressions inflationnistes, même si les membres au sein du comité de politique monétaire restent divisés.

 

Jeudi dernier, la Banque centrale européenne (BCE) n’a pas modifié son orientation accommodante au terme de sa réunion de politique monétaire : elle continue de décrire les tensions inflationnistes comme temporaires mais souligne le ralentissement de l’activité économique, plombé par les pénuries mondiales. La BCE a laissé ses taux directeurs inchangés (taux de refinancement à 0%, taux de dépôt à -0,50% et facilité de prêt marginal à 0,25%), de même que son programme d’achat d’actif (APP) de 20 Md€ par mois. Du côté du plan d’urgence pandémique (PEPP) de 1 850 Md€, elle réduira légèrement ses achats par rapport aux deux premiers trimestres 2021, comme annoncé précédemment. Ce mouvement ne constitue pas un « tapering » selon Christine Lagarde. Ce rendez-vous de la BCE a surtout été marqué par la conférence de presse de sa Présidente, Christine Largarde, qui s’est efforcée de convaincre les marchés qu’aucune hausse des taux directeurs ne devait être attendue avant 2024, au moins. Pour rappel, le redressement récent des taux courts en Zone euro suggère que les marchés anticipent une première hausse de taux dès le second semestre 2022, en raison des fortes tensions inflationnistes actuellement observées. Pour Christine Lagarde, « l’inflation ne se rapprochera pas durablement de l’objectif bien avant la fin de son horizon de projection ». Cette dernière a de plus estimé qu’une révision de ce scénario était globalement improbable au cours des prochains mois. Ce discours a permis de stabiliser dans un second temps la remontée des rendements obligataires européens, initiée fin août. Ce mardi, celui du Bund allemand à dix ans cède plus de quatre points dans les premiers échanges, à -0,14%, après avoir frôlé lundi son plus haut niveau depuis mai 2019. Son équivalent français revient à 0,20%, après avoir touché lundi (0,27%) son pic depuis mai dernier.

 

Retrouvez le point complet et les indicateurs de taux ici : 20211102 Flash_Taux