Point dette - 02/02/2021
Hausse des rendements obligataires
Robert Kaplan, Président de la Fed de Dallas et ancien banquier de Goldman Sachs, a exprimé son inquiétude sur la stratégie de la Banque centrale américaine et par extension des grandes banques centrales planétaires qui risque selon lui de favoriser des excès sur les marchés financiers. Toutefois, le choix d’inonder à court terme les marchés de liquidité, afin de passer le mieux possible le choc économique lié à la pandémie, n’est pas remis en cause. Selon lui, les achats massifs d’obligations réalisés par la Fed ont également contribué à favoriser la récente frénésie d’achats d’actions telles que celles de l’entreprise GameStop. La Fed augmente chaque mois son bilan de 80 Md$ de bons du Trésor et de 40 Md$ de prêts immobilisés titrisés. Actuellement, elle ne prévoit pas de remonter ses taux d’intérêt avant que les Etats-Unis aient retrouvé le plein emploi et que l’inflation ait atteint, voire dépassé, 2%. Mais selon Robert Kaplan, la Fed devrait commencer à réduire ses soutiens dès que la pandémie sera sous contrôle. A ce stade, l’épidémie de coronavirus a tué plus de 440 000 personnes aux Etats-Unis et près de 10 millions d’emplois ont été détruits.
Du côté budgétaire, les investisseurs attendent des nouvelles des discussions en cours entre la Maison blanche et le Congrès sur le projet de plan de relance de 1 900 Md$ souhaité par Joe Biden alors que les Républicains ont présenté un projet alternatif limité à 618 Md$. Toutefois, si le Président a exprimé par son intérêt à collaborer avec les Républicains du Congrès, il ne semble pas disposé à accepter la proposition des sénateurs républicains. En amont de cette réunion à la Maison blanche, le Chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a fait en effet fait part d’un plan budgétaire sur l’exercice fiscal 2021 qui permettrait aux Démocrates de voter rapidement un stimulus en contournant le seuil des 60 voix nécessaires au Sénat et de revenir à une simple majorité de 50 voix. Si le plan de relance venait à être voté en l’état, son impact sur l’évolution des prix dans les prochains mois pourrait être important. Conjugué au précédent plan de 900 Md$, environ 1500 Md$ (7,5% du PIB) seraient destinés aux ménages américains. Conséquence de cette anticipation et par contagion, les rendements obligataires en France atteignaient un point haut ce mardi depuis quatre mois (-0,23% à 10 ans).