Point dette - 01/06/2021

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

Les craintes inflationnistes se dissipent

 

Après avoir touché fin mars son plus haut depuis le début 2021 (autour de 1,75%), le rendement des obligations souveraines américaines à 10 ans s’est détendu en mai, pour le deuxième mois consécutif, avec un recul de près de 4 points de base (après -11 pb en avril). En Zone euro, la tendance est différente, puisque les rendements ont globalement progressé, comme en avril. Le rendement du Bund allemand à 10 ans augmente de 2 pb (après +9pb en avril), tandis que celui de l’OAT française augmente plus marginalement (+1pb après +21pb). Le décalage entre l’Europe et les Etats-Unis reflète un retard de cycle sur le vieux continent, lié notamment à une campagne de vaccination plus tardive et à un redressement retardé des perspectives économiques.

Les principales banques centrales semblent pour le moment être parvenues à apaiser les marchés et à convaincre que les pressions inflationnistes actuellement observées étaient largement temporaires, donc sans conséquence pour la conduite de la politique monétaire. Les anticipations d’inflation (swap de taux contre inflation à 5 ans dans 5 ans) ont reculé aux Etats-Unis depuis la mi-mai (-12 pb) pour atteindre 2,43%. Elles reculent plus légèrement en Zone euro (-4 pb) et évoluent désormais autour de 1,59%.

En Zone euro, l’inflation surprend légèrement à la hausse en mai, sous l’effet des prix du pétrole, mais l’inflation sousjacente reste très faible. Selon la première estimation d’Eurostat, l’inflation (IPC harmonisé) a de nouveau augmenté en mai au sein du bloc communautaire pour atteindre 2,0% en glissement annuel (après 1,6% en avril et contre 1,9% attendu). De facto, elle dépasse désormais la cible de la Banque centrale européenne (BCE) d’une inflation proche, mais inférieure à 2%. Comme pour les mois précédents, cette hausse s’explique en partie par un fort effet de base sur les prix énergétiques, qui progressent ainsi de 13,1% sur une année. Hors composantes volatiles (dont énergie), l’inflation sous-jacente est toutefois restée très modérée (+0,9% après +0,8% en avril). A l’image des autres grandes banques centrales telles que la Réserve fédérale américaine (Fed), la BCE juge toujours que les pressions inflationnistes observées depuis le début de l’année sont largement temporaires. A noter toutefois, contrairement à la Zone euro, les Etats-Unis font également face à un net rebond de l’inflation sous-jacente, qui évolue
actuellement très au-dessus de la cible de l’autorité monétaire américaine (+3,1% pour l’inflation sous-jacente PCE).

 

Retrouvez le point complet et les indicateurs de taux ici : 20210601 PmeDette_Arkea