Point dette - 01/02/2022

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

La BCE face aux anticipations de marché 

 

Jeudi se tiendra la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Concernant les taux directeurs ou l’évolution du bilan de la BCE, aucune évolution n’est attendue. Les discussions des membres devraient être techniques autour de l’éventuelle mise en place de nouvelles opérations de refinancement ciblées de long terme (TLTRO), de leurs conditions (ampleur du bonus) et du multiple du « Tiering » (mécanisme de rémunération des réserves bancaires).

 

Depuis décembre, Christine Lagarde n’a pas modifié son discours toujours perçu comme accommodant. Pourtant, les anticipations de marché sont différentes de cette tonalité. Selon elles, la BCE devrait procéder à 2,5 hausses de 10 points de base (pb) cette année sur le taux dépôt. Le 15 janvier, une seule hausse était anticipée. Une explication viendrait d’une contagion des anticipations de la politique monétaire américaine. En effet, la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait procéder à 5 hausses de taux de 25 pb cette année selon le marché, contre à peine deux anticipées début décembre.

 

Une autre explication pourrait venir de l’évolution du prix du baril de Brent qui s’échangeait ce lundi au-delà de 90$ le baril continuant d’exercer une pression haussière sur les prix. Les données provisoires pour janvier sur l’inflation dans la Zone euro seront publiées mercredi, à la veille de la réunion de la BCE. Les chiffres pourraient être légèrement plus élevés qu’anticipé (4,4% après 5% en décembre). En Allemagne par exemple, les prix à la consommation en janvier ont affiché une hausse de 4,9% sur un an (après 5,3% en décembre). Pourtant, le consensus s’attendait à une baisse plus marquée (+4,4% sur un an). Finalement la raison de cette baisse moins forte qu’attendu vient d’une nouvelle accélération de la hausse des prix de l’énergie (20,5% sur un an), qui avait pourtant entamé une décrue en décembre (+18,3%). Le ralentissement de janvier est essentiellement lié à la fin d’un effet de base sur le taux de TVA. Cet impôt avait été réduit de 3 points entre juillet et décembre 2020 pour soutenir la consommation. Si le scénario d’une inflation transitoire en Zone euro semble encore valide, l’absence de fortes hausses des salaires l’étayant selon la Présidente de la Banque centrale, la pression pourrait arriver par l’emploi. Ce mardi, le taux de chômage dans la Zone euro a atteint son niveau le plus bas jamais enregistré (7%, contre 7,1% attendu) depuis la création de cette statistique en 1998. Ce chiffre signifie que les entreprises devront se montrer généreuses pour embaucher dans les prochains mois.

 

Retrouvez le point complet et les indicateurs de taux ici : 20220201_Flash_Taux_CM_Arkea