Perspectives économiques : le scénario pour 2023

Intitulé « 2023 : atterrissage maîtrisé », les économistes de la salle des marchés du Crédit Mutuel Arkéa vous explique pourquoi l’atterrissage de l’activité en 2023 s’annonce périlleux, mais maîtrisable.

La croissance mondiale se dégraderait significativement en 2023 pour atteindre 1,9%, suite à un resserrement monétaire mondial historique en 2022. Sur le front géopolitique, la guerre en Ukraine s’enliserait et durerait au-delà de 2023. Les sanctions en place contre la Russie seraient maintenues pendant plusieurs années. En Asie, dans un climat toujours tendu autour du statut de Taïwan, la Chine répèterait ses opérations militaires au large de l’île sans toutefois l’envahir.

 

L’inflation mondiale décélèrerait en 2023. Les difficultés d’approvisionnement cesseraient sur fond de faible croissance du commerce mondial. De plus, les prix des matières premières seraient orientés à la baisse. Toutefois, la question de l’approvisionnement de l’Europe en gaz restera un enjeu de taille, alors que le continent devra à nouveau remplir ses réserves de gaz, cette fois-ci sans faire appel à la Russie.

 

Afin de résorber l’inflation, les banques centrales des principales économies avancées freineraient l’activité, jusqu’à la récession technique. Cela contraindrait la capacité des ménages et des entreprises à consommer et investir. Sur l’année, la croissance américaine serait faible et en contraction en Zone euro et au Royaume-Uni.

 

En Chine, l’activité resterait poussive au premier semestre 2023, pénalisée par la résurgence du Covid. Toutefois, dès le second semestre, elle serait très dynamique avec la fin de la stratégie « zéro-Covid » de Pékin et des politiques économiques encore accommodantes, tant du côté de la politique monétaire que de la politique budgétaire.

 

Du côté des marchés financiers, 2023 rimerait encore avec incertitude. Les Banques centrales, tout en maintenant une posture restrictive sur l’année, stopperaient leurs hausses de taux rapidement en 2023 (taux pivot à 4,75% pour la Fed et 2,75% pour la BCE). En conséquence de moindres hausses de taux qu’attendu, les rendements obligataires diminueraient en début d’année. Par ailleurs, une dynamique d’activité décevante aurait une incidence négative sur le rendement des obligations les plus longues. Inversée en début d’année, la courbe des taux s’aplatirait à la fin du premier trimestre pour quelques mois.

 

Du côté des actions, une correction est anticipée au premier semestre en raison de la dégradation de l’activité mondiale et d’un discours toujours restrictif des banquiers centraux. Au second semestre, un changement de ton et la normalisation toujours en cours de l’inflation devraient permettre un nouveau rebond.

 

L’euro devrait connaître une évolution en deux phases en 2023 face au dollar. Il resterait sous pression au premier trimestre, lorsque la BCE stoppera ses hausses de taux après deux réunions seulement, avant de se redresser au second semestre sur fond d’anticipation de baisse rapide des taux directeurs américains en 2024.

 

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