Point dette - 17/03/2021

Retrouvez notre Point Marché Express Dette hebdomadaire, rédigé par les économistes de la salle des marchés Arkéa.

Au tour de la FED 

 

Après la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) de jeudi dernier, les marchés se concentreront cette semaine sur celle de la Réserve Fédérale américaine (Fed) et sur le discours de son Président. A l’instar de Christine Lagarde, Jerome Powell aura un exercice de communication à haut risque dans un contexte de remontée des anticipations de d’inflation et des rendements obligataires américains. Une enquête réalisée par Bank of America révèle que pour la première fois depuis février 2020 les investisseurs américains n’évaluent pas le coronavirus comme la menace financière principale. Ils craignent davantage un emballement de l’inflation entraînant un resserrement monétaire mal balisé (« taper tantrum »).

 

Depuis le début de l’année, les rendements des obligations d’Etat la Zone euro se sont tendus, même si la hausse a été un peu moins forte qu’aux Etats-Unis. Le taux à 10 ans du Bund allemand s’est stabilisé autour -0,34% et son équivalent français à -0,096%, après avoir progressé de près de 30 points de base depuis le début de l’année. En conséquence, la BCE a indiqué une accélération de ses achats de titres sur les marchés dans le cadre du PEPP (Pandemic Emergency Purchase Programme) afin de freiner la remontée des coûts de financement dans la Zone euro mais elle n’est pas allée jusqu’à renforcer les moyens mobilisés pour soutenir l’économie face à la crise du coronavirus. Ce jeudi la Fed devrait également maintenir inchangée sa politique monétaire mais présentera de nouvelles prévisions économiques et surtout ses perspectives d’inflation. Cette variable pilote la remontée des rendements obligataires (le taux à 10 ans américains évolue au-delà de 1,60%, au plus haut depuis février 2020). Le discours de Jerome Powell sera ainsi probablement prudent et accommodant sur les perspectives économiques et le premier mouvement de hausse des taux directeurs. Le « Dot chart » (graphique présentant les projections des membres de la Fed) pourrait indiquer qu’une large majorité des membres du FOMC n’anticipe toujours pas de hausse des taux directeurs avant fin 2023. Jerome Powell devrait encore affirmer de nouveau que les objectifs de la Réserve fédérale sont encore loin d’être atteints, tant sur le marché du travail que sur l’inflation, et qu’une accélération temporaire des prix à la consommation ne changera pas fondamentalement l’analyse de la Banque centrale, et par conséquent sa politique monétaire. Un discours déjà tenu par le Président ces dernières semaines, mais sera-t-il suffisant pour atténuer la volatilité sur les taux longs et éviter une remontée trop brutale de ces derniers? In God We Trust.

 

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